الثلاثاء، ١٤ ذو الحجة ١٤٣٠ هـ

منع بناء مئاذن في سويسرا


Leur interdiction, décidée par référendum chez nos voisins helvètes, suscite
malaise et indignationdans la classe politique française. Dans l'Hexagone, leur
construction fait l'objet de consensus.
Le vote suisse contre les minarets aura-t-il des conséquences ? C'est la crainte
du gouvernement fédéral. Le ministre suisse des Affaires étrangères a reçu,
hier, les ambassadeurs des pays musulmans pour les rassurer et leur « expliquer »
les résultats du référendum (57,5% contre les minarets). Par ailleurs, le Conseil
de l'Europe estime que cette interdiction touche à plusieurs libertés
fondamentales garanties par la Convention européenne des droits de l'homme. Ce qui ouvre
la voie à des recours. Enfin, les évêques suisses (appuyés par le Vatican) ont
estimé, hier, que le vote de dimanche était « un coup dur porté à la liberté de
religion ».

Comment a-t-on réagi en France ? Le risque de « stigmatisation » de l'islam a
été souligné par les grands partis et les dirigeants politiques. Ainsi Bernard
Kouchner, le chef de la diplomatie française, s'est-il déclaré « un peu scandalisé
» par le vote suisse, qui est, selon lui, « une expression d'intolérance ». Seul
le Front national s'est félicité du vote. Côté musulman, le Conseil français du
culte musulman (CFCM) a fait part de sa « tristesse » et de sa « consternation
».
Les minarets sont-ils interdits dans notre pays ? Non. On en compte aujourd'hui
une dizaine et certains sont en construction ou en projet à Marseille, Toulouse,
Bayonne, Poitiers, La Roche-sur-Yon... Mais la construction et la taille d'un
minaret font toujours l'objet de négociations menées au niveau local entre les
mairies et les responsables musulmans.
Est-ce une affaire de couleur politique ? Non. La municipalité socialiste de
Georges Frêche, à Montpellier, ne veut pas entendre parler de minaret. À Marseille,
l'UMP Jean-Claude Gaudin n'y est pas opposé. Par contre, l'ancienne municipalité
UMP de Strasbourg (Keller-Grossmann) ne voulait pas de minaret. Ce n'est pas le
cas de l'actuelle (socialiste).
Quelles sont les règles d'urbanisme ? Qu'il s'agisse d'églises ou de mosquées,
ce sont les mêmes règles d'urbanisme que pour les autres bâtiments (hauteur
maximum, surface au sol, style architectural...). La hauteur, notamment, fait l'objet
de négociations. Le minaret le plus élevé (33 mètres) est toujours celui de la
grande Mosquée de Paris. Celui de Marseille mesurera 25 mètres. Mais,
aujourd'hui, mis à part les très grandes villes, la tendance lourde est à la construction
de minarets qui « n'écrasent pas » les bâtiments voisins. À Gennevilliers, la
municipalité communiste a demandé que le minaret ne soit pas plus haut que la
mairie.
Que souhaitent les musulmans ? Depuis la mise en place du Conseil français du
culte musulman, en 2003, les constructions de minarets sont devenues plus
fréquentes. Le CFCM y voit une meilleure acceptation de l'islam. Le minaret, relève-t-il
aussi, n'est que symbolique puisqu'il ne sert pas à lancer l'appel à la prière.
On n'entend pas le muezzin, même s'il n'y a pas de loi qui interdise l'appel à
la prière.
Y a-t-il, comme en Suisse, des oppositions locales ? Oui, elles peuvent être
fortes. Au nom de la laïcité ou pour dénoncer « l'islamisation rampante ». À
Poitiers, un comité « Riposte laïque » a stigmatisé la construction d'un minaret. «
Les musulmans tiennent leur revanche », déclare ce comité. « C'est à Poitiers, en
effet, qu'en 732, Charles Martel a mis un terme à l'invasion de notre pays par
les musulmans. » À Bayonne, un comité conteste un projet de minaret de 10 m de
haut. « Le paysage traditionnel, c'est le clocher et les flèches de nos
cathédrales. Même le candidat Mitterrand l'a utilisé pour sa campagne électorale. »

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